Le sionisme, l’antisémitisme et la gauche : interview de Moishe Postone par Martin Thomas [2010]

Submitted by AWL on 2 September, 2014 - 2:11

Martin Thomas : Pour beaucoup de sympathisants de gauche aujourd’hui, l’antisémitisme semble n’être qu’une forme de racisme parmi d’autres, indésirable certes, mais pour l’instant assez marginale. Selon eux, cette question ne passerait au premier plan dans les discussions que parce que le gouvernement israélien utilise cette accusation pour écarter les critiques auxquelles il est confronté. Vous affirmez cependant que l’antisémitisme diffère des autres formes de racisme et qu’il n’est pas marginal aujourd’hui. Pourquoi ?

Moishe Postone : Il est vrai que le gouvernement israélien utilise l’accusation d’antisémitisme pour se protéger contre les critiques qui lui sont adressées. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’antisémitisme lui-même ne représente pas un problème grave.

L’antisémitisme diffère du racisme, et doit en être distingué, en raison du pouvoir imaginaire qui est attribué aux Juifs, au sionisme et à Israël, et se trouve au cœur de l’antisémitisme. Les Juifs sont considérés comme un groupe détenant un pouvoir mondial extrêmement puissant, abstrait, immatériel, qui domine le monde. Aucune conception semblable ne sous-tend les autres formes de racisme. Le racisme offre rarement, du moins à ma connaissance, un système global qui cherche à expliquer le monde. L’antisémitisme, lui, offre une critique primitive du monde, de la modernité capitaliste. Il est particulièrement dangereux pour la gauche précisément à cause de cette dimension pseudo-émancipatrice que les autres formes de racisme ne possèdent que rarement.

Martin Thomas : Quel est pour vous le lien entre l’antisémitisme actuel et l’existence d’Israël ? Il nous semble que les positions d’une partie de la gauche envers Israël ont des implications antisémites. Elles amènent certains courants non seulement à critiquer et à vouloir changer la politique du gouvernement israélien envers les Palestiniens, mais surtout à vouloir supprimer Israël en tant que tel. Ils souhaitent un monde où tous les autres Etats-nations auraient le droit d’exister sauf Israël. Pour eux, être Juif, partager une certaine identité commune avec d’autres Juifs et donc généralement avec les Juifs d’Israël, c’est être « sioniste », sentiment qui serait aussi odieux que le fait d’être raciste.

Moishe Postone : Il faut démêler ici plusieurs fils. On constate en effet une sorte de convergence fatale entre plusieurs courants historiques dans la forme contemporaine de l’antisionisme.

Le premier courant, dont les origines ne sont pas nécessairement antisémites, puise ses racines dans les luttes au sein de l’intelligentsia juive en Europe de l’Est au début du XXe siècle. La majorité des intellectuels juifs – y compris les intellectuels laïques – estimait à l’époque qu’une certaine forme d’identité collective faisait partie intégrante de l’expérience juive. Cette identité est devenue de plus en plus définie comme une identité nationale suite à l’effondrement des formes de pouvoir impériales qui organisaient les communautés – c’est-à-dire lorsque les vieux empires, celui des Habsbourg, des Romanov, et l’empire prussien se sont écroulés. Les Juifs d’Europe de l’Est, contrairement aux Juifs d’Europe occidentale, se considéraient en grande partie comme les membres d’une communauté, pas simplement comme les fidèles d’une religion.

Cette autodéfinition nationale juive a pris diverses formes. Le sionisme en était une. Il en existait d’autres, comme par exemple les juifs partisans de l’autonomie culturelle, et le Bund, mouvement socialiste autonome de travailleurs juifs, beaucoup plus important que tous les autres mouvements, et qui s’est séparé du Parti social-démocrate russe au début du XXe siècle.

D’un autre côté, il y avait des Juifs, dont beaucoup militaient dans les partis communistes, qui considéraient toute expression de l’identité juive comme l’antithèse de ce que j’appellerai leur conception abstraite de l’humanité influencée par les Lumières. Par exemple, Trotsky, dans un premier temps, jugea que les partisans du Bund étaient des « sionistes ayant le mal de mer ». Vous noterez que la critique du sionisme exprimée ici par Trotsky n’avait rien à voir avec la Palestine, ou la situation des Palestiniens, puisque le Bund combattait uniquement pour l’autonomie nationale au sein de l’empire russe et rejetait le sionisme.

En fait, le trait d’égalité tracé par Trotsky entre le Bund et le sionisme impliquait un rejet de toute forme d’auto-identification collective pour les Juifs. Trotsky, je pense, a changé d’avis plus tard, mais cette attitude était assez typique à l’époque. Les organisations communistes avaient tendance à s’opposer très fortement à toutes les formes de nationalisme juif, qu’il s’agisse de nationalisme culturel, de nationalisme politique, ou de sionisme. Ce courant de l’antisionisme n’est pas nécessairement antisémite, mais il rejette toute auto-identification collective des Juifs au nom d’un universalisme abstrait. Pourtant, souvent, cette forme d’antisionisme est incohérente – elle accorde le droit à l’autodétermination à la plupart des peuples, pas aux Juifs. C’est à ce moment que ce qui se présente comme un universel abstrait devient idéologique. En outre, le sens de cet universalisme abstrait change lui-même avec le contexte historique.

Depuis l’Holocauste et la création de l’Etat d’Israël, cet universalisme abstrait sert à voiler l’histoire des Juifs en Europe. Il remplit une double fonction de « nettoyage » historique, très utile : il efface la violence perpétrée historiquement par les Européens contre les Juifs ; en même temps il attribue désormais aux Juifs les horreurs du colonialisme européen. Dans ce cas, l’universalisme abstrait exprimé par de nombreux antisionistes actuels devient une idéologie de légitimation ; elle contribue à instaurer une forme d’amnésie en ce qui concerne la longue histoire des actions, des politiques et des idéologies envers les Juifs d’Europe, tout en continuant cette histoire pour l’essentiel. Une fois de plus, les Juifs deviennent l’objet unique de l’indignation européenne. On critique désormais avec virulence la solidarité que la plupart des Juifs éprouvent envers d’autres Juifs, y compris ceux qui vivent en Israël – solidarité d’autant plus compréhensible après l’Holocauste. Cette forme d’antisionisme est devenue l’une des bases d’un programme d’éradication du droit actuel des Juifs à l’autodétermination. Il converge avec certaines formes de nationalisme arabe – qui sont maintenant codées comme étant remarquablement progressistes.

Un autre courant de l’antisionisme de gauche – cette fois profondément antisémite – a été inauguré par l’Union soviétique, en particulier durant les procès fabriqués qui se sont déroulés en Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. Ces manœuvres ont eu des conséquences particulièrement dramatiques dans le cas du procès Slansky, puisque la plupart des membres du Comité central du Parti communiste tchécoslovaque ont été jugés et fusillés. Toutes les charges retenues contre eux étaient des accusations classiquement antisémites : ils n’avaient pas de racines, ils étaient cosmopolites, et ils faisaient partie d’une conspiration mondiale générale. Parce que l’Union soviétique ne pouvait pas utiliser officiellement la langue de l’antisémitisme, ses partisans ont commencé à utiliser le mot « sioniste » pour désigner exactement ce que les antisémites veulent dire lorsqu’ils parlent des Juifs.

Ces dirigeants du PC tchécoslovaque, qui n’avaient rien à voir avec le sionisme – la plupart d’entre eux étaient des vétérans de la guerre civile espagnole – ont été fusillés en raison de leur « sionisme ».

Ce courant de l’antisionisme antisémite a été importé au Moyen-Orient pendant la guerre froide, en partie grâce aux services de renseignements de pays comme l’Allemagne de l’Est. Une forme d’antisémitisme a été introduite au Moyen-Orient ; elle était « légitime » pour la gauche, et on l’a appelée l’antisionisme.

Les origines de cet antisionisme n’avaient rien à voir avec un mouvement contre la colonisation israélienne. Bien sûr, la population arabe de Palestine a réagi de façon négative face à l’immigration juive et elle l’a combattue. C’est parfaitement compréhensible. En soi cette résistance n’est absolument pas antisémite. Mais ces courants de l’antisionisme ont convergé historiquement.

En ce qui concerne le troisième courant, il est lié à un changement advenu au cours des dix dernières années, environ, qui a touché d’abord le mouvement palestinien lui-même, et qui concerne l’existence d’Israël. Pendant des décennies, la plupart des organisations palestiniennes ont refusé d’accepter l’existence d’Israël. En 1988, cependant, l’OLP a changé de position à cet égard. La deuxième Intifada, qui a commencé en 2000, était politiquement très différente de la première et a entraîné un renversement de cette décision.

Cela a été une erreur politique fondamentale d’appeler à la suppression de l’Etat d’Israël ; il est remarquable et regrettable que la gauche se soit laissé prendre, et de plus en plus, à ce piège. Cependant, aujourd’hui, au Moyen-Orient, il y a environ autant de Juifs que de Palestiniens. Toute stratégie fondée sur des analogies avec des situations comme l’Algérie ou l’Afrique du Sud ne fonctionne tout simplement pas, pour des raisons démographiques, politiques et historiques.

Pourquoi les gens ne voient-ils pas la situation telle qu’elle est aujourd’hui, et n’essayent-ils pas de trouver un moyen de résoudre ce qui est essentiellement un conflit national et de faire naître une politique progressiste ? Coller une étiquette colonialiste à ce conflit ne permet pas de le comprendre. Contrairement à ceux qui subordonnent leur politique progressiste à la lutte nationale, je pense que tant que la lutte sera axée sur l’existence d’Israël et celle de la Palestine, les combats progressistes seront sapés à la base. Ceux qui considèrent que la lutte contre l’existence d’Israël est progressiste reprennent à leur compte une idée réactionnaire et lui donnent un sens opposé.

Durant la dernière décennie, certains Palestiniens et la gauche occidentale ont mené une campagne concertée pour remettre en cause l’existence d’Israël. Entre autres conséquences, cela a eu pour effet de renforcer la droite dans ce pays.

Entre 1967 et 2000, la gauche israélienne avait toujours soutenu que les Palestiniens voulaient que l’on reconnaisse leur droit à l’autodétermination, et que la droite israélienne fabulait quand elle prétendait qu’ils voulaient détruire Israël. Malheureusement, en 2000, ce fantasme s’est avéré ne pas en être un, ce qui a considérablement renforcé la droite dans ses tentatives d’empêcher la naissance d’un Etat palestinien. La droite israélienne et la droite palestinienne se renforcent mutuellement, et la gauche occidentale soutient la droite palestinienne, les ultra-nationalistes et les islamistes.

L’idée que le droit à l’autodétermination doit être respecté pour toutes les nations, sauf pour les Juifs, vient de l’Union soviétique. Il suffit de lire les écrits de Staline sur la question des nationalités.

Martin Thomas : Vis-à-vis d’Israël, la gauche actuelle adopte parfois une attitude étrange : elle accorde à Israël un pouvoir énorme et mystérieux. Par exemple, dans ce milieu, on présente souvent comme des axiomes l’idée qu’Israël serait la puissance dominante au Moyen-Orient et qu’elle exercerait un énorme pouvoir dans les milieux dirigeants des Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Moishe Postone : Israël est loin d’être aussi puissant qu’on l’en accuse. Pourtant, vous avez des universitaires comme mes anciens collègues ou mes collègues actuels de l’université de Chicago, John Mearsheimer et Stephen Walt, fortement soutenus par des cercles de gauche au Royaume-Uni, qui soutiennent que la politique américaine au Moyen-Orient serait uniquement déterminée par Israël, à travers la médiation du lobby juif. Ils lancent cette accusation dévastatrice sans avoir analysé sérieusement la politique américaine au Moyen-Orient depuis 1945, politique que l’on ne peut absolument pas présenter comme étant téléguidée par Israël. Ainsi, par exemple, ils ignorent complètement la politique américaine envers l’Iran durant les soixante-quinze dernières années. Les véritables piliers de la politique américaine au Moyen-Orient après la Seconde Guerre mondiale ont été l’Arabie saoudite et l’Iran. Cela a changé au cours des dernières décennies, et les Américains n’ont pas encore trouvé comment faire face à cette nouvelle situation et sécuriser le Golfe dans leur intérêt. Pourtant, ces deux universitaires prétendent, dans leur livre, que la politique américaine au Moyen-Orient est principalement déterminée par le lobby juif sans avoir analysé sérieusement quelles ont été les politiques des grandes puissances au Moyen-Orient au XXe siècle.

J’ai déjà dit que ce type d’argument est antisémite. Ma critique ne porte pas sur le comportement personnel des individus concernés, mais sur l’immense pouvoir mondial que ces gens-là accordent aux Juifs (dans ce cas, les Juifs sont présentés comme ceux qui tirent les ficelles de cette marionnette, de ce bon géant, à l’esprit lent, que serait l’Oncle Sam). Une telle vision est typique de la pensée antisémite moderne.

Plus généralement cette idéologie représente ce que j’appelle une forme fétichisée de l’anticapitalisme. Autrement dit, on attribue aux Juifs le pouvoir mystérieux du Capital, immatériel, mondial, qui bouleverse totalement la vie des nations, des régions, des gens. La domination abstraite du capitalisme s’incarne dans les Juifs. L’antisémitisme est une révolte contre le capital mondial, que l’on identifie à tort aux Juifs. Cette approche peut également nous aider à expliquer la propagation de l’antisémitisme au Moyen-Orient durant les deux dernières décennies. La souffrance des Palestiniens n’est pas une explication suffisante. Sur le plan économique, le Moyen-Orient a connu un déclin très rapide au cours des trois dernières décennies. Seule l’Afrique subsaharienne a souffert davantage. Et cela s’est produit à un moment où d’autres pays et d’autres régions, considérées comme appartenant au Tiers-Monde il y a cinquante ans, se sont développées rapidement. L’antisémitisme actuel au Moyen-Orient n’est pas seulement alimenté par le conflit israélo-palestinien, il provient aussi d’un sentiment général d’impuissance accrue face à ces nouveaux développements à l’échelle mondiale.

Il y a un siècle, la droite allemande considérait que la domination mondiale du capital était exercée par les Juifs et la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la gauche considère que cette domination repose entre les mains d’Israël et des États-Unis. Le schéma de pensée est le même.

Nous avons maintenant affaire à une forme d’antisémitisme qui semble être progressiste et « anti-impérialiste » mais qui représente un réel danger pour la gauche.

Le racisme est rarement un danger pour la gauche. La gauche doit bien sûr faire attention à ne pas avoir de comportements racistes, mais ce n’est pas un danger actuellement parce que le racisme n’a pas la dimension émancipatrice apparente de l’antisémitisme.

Martin Thomas : L’identification du pouvoir capitaliste mondial avec les Juifs et la Grande-Bretagne s’est produite avant les nazis dans certains secteurs de la gauche britannique à l’époque de la guerre des Boers – condamnée comme une « guerre juive » – et dans le mouvement populiste aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle.

Moishe Postone : Oui, et ce phénomène réapparaît maintenant aux Etats-Unis. Les prétendus « tea parties », la prétendue colère du « peuple de de droite » contre la crise financière, ont des connotations antisémites très claires.

Martin Thomas : Vous avez affirmé que l’URSS et les systèmes similaires n’étaient pas des formes d’émancipation du capitalisme, mais des formes de capitalisme centrées sur l’Etat. Il s’ensuit que la gauche, en se rangeant généralement du côté de l’URSS – parfois de façon très critique – contre les Etats-Unis, a eu une attitude autodestructrice. Vous avez indiqué un parallèle possible avec la guerre froide, en mentionnant les anti-impérialistes actuels qui se placent aux côtés de l’islam politique, qu’ils voient comme un contre-pouvoir face aux Etats-Unis. Quelles sont les caractéristiques communes entre ces deux polarisations politiques ? Et les différences ?

Moishe Postone : Les différences résident dans le fait que l’ancienne forme de l’anti-américanisme était liée à la promotion de la révolution communiste au Vietnam, à Cuba, etc. Quoi qu’on ait pu en penser à l’époque, ou quelle que soit la façon dont on l’analyse rétrospectivement, la révolution communiste était censée, pour ses sympathisants, favoriser un projet émancipateur. Les États-Unis étaient vivement critiqués non seulement parce qu’ils étaient une grande puissance, mais aussi parce qu’ils faisaient obstacle à l’émergence d’un ordre social plus progressiste. Beaucoup de celles et de ceux qui étaient solidaires avec le Vietnam ou avec Cuba partageaient cette vision.

Aujourd’hui, je doute que même ceux qui crient « Nous sommes tous du Hezbollah » ou « Nous sommes tous du Hamas » affirmeraient que ces mouvements représentent un ordre social émancipateur. Au mieux, ce qui est en jeu c’est une réification orientaliste des Arabes et/ou des musulmans considérés comme l’Autre, mais un Autre positif. Cette attitude témoigne également de l’impuissance historique de la gauche, de son incapacité à imaginer à quoi pourrait ressembler un avenir post-capitaliste. N’ayant aucune vision de cet avenir, beaucoup de gens ont remplacé toute conception de la transformation sociale par une notion réifiée de la « résistance ». Aux Etats-Unis, tout ce qui « résiste » est considéré de façon positive. Il s’agit d’un mode de pensée extrêmement discutable.

La division du monde en deux camps a eu des conséquences très négatives pour la gauche, y compris durant la période précédente – celle pendant laquelle prédominait la solidarité avec le Vietnam, Cuba, etc. Trop souvent la gauche s’est trouvée dans la position d’être l’image inversée des nationalistes occidentaux.

De nombreux militants à gauche se sont transformés en nationalistes du camp qu’ils défendaient. La plupart d’entre eux – hormis quelques notables exceptions –vantaient les mérites des pays communistes. Leur regard critique en a été émoussé. Au lieu de développer une forme d’internationalisme critique vis-à-vis de toutes les relations sociales existantes, la gauche s’est transformée en supporter d’un des camps dans une nouvelle version du Grand Jeu.

Ces attitudes ont eu des effets désastreux sur l’esprit critique de la gauche – et pas seulement dans le cas des communistes. Il est absurde que Michel Foucault se soit rendu en Iran et ait trouvé des aspects progressistes à la révolution des mollahs.

La vision de deux camps antagonistes a pu être séduisante parce que les communistes occidentaux avaient tendance à être des personnes très progressistes – très courageux, souvent – qui ont souffert pour leurs tentatives de créer, du moins dans leur perspective, une société plus humaine et progressiste et peut-être même une société socialiste. Ces militants ont été complètement instrumentalisés ; mais, en raison du double caractère du communisme, il était très difficile pour certaines personnes de s’en rendre compte. Les courants de la gauche social-démocrate qui s’opposaient aux communistes et ont vu la façon dont ils étaient manipulés sont eux-mêmes devenus des idéologues du libéralisme de la guerre froide.

La gauche n’aurait dû se ranger dans aucun des deux camps à l’époque. Mais sa situation est encore pire aujourd’hui.

(Interview publiée dans Solidarity n° 166, le 4 février 2010, traduite de l’anglais en français par Ni patrie ni frontières, ici.)

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