L’Alliance for Workers’ Liberty : Qui sommes-nous ? Pourquoi vous devriez nous rejoindre ?

Submitted by Olivier_Rubens on 29 October, 2005 - 8:57

L’Alliance for Workers’ Liberty :
Qui sommes-nous ? Pourquoi vous devriez nous rejoindre ?

Solidarity est publié par l’Alliance for Workers’Liberty. La première idée que soutient l’AWL est que les socialistes doivent être organisés. Nous croyons que les socialistes isolés, aussi justes soient leurs intentions ou leur politique, ne peuvent être aussi efficaces qu’un groupe socialiste politiquement organisé, éduqué et actif.

Durant les cent dernières années, de nombreuses fois, l’absence ou la faiblesse d’une organisation socialiste a signifié le ratage d’ouverture révolutionnaire ou une issue contre-révolutionnaire à la crise.

L’AWL est l’un parmi les nombreux groupes socialistes existant aujourd’hui en Grande-Bretagne. Nous croyons de tout notre cœur dans l’unité de la gauche. Nous avons fait de notre mieux pour construire la Socialist Alliance, une coalition qui avait permis la réalisation d’une unité à travers la gauche jusqu’à ce que la plus grosse force en son sein, le SWP, n’y mette fin au début 2004. Nous agissons en commun avec d’autres groupes socialistes, au jour le jour, ou plus longuement, sur des questions qui surgissent dans les entreprises, dans les syndicats, ou les quartiers.

Mais pour développer une unité durable et efficace, la gauche a besoin de redéfinir et de repenser ses conceptions. Tout sacrifier à l’unité à tout prix ne laissera aucune place au débat d’idées et se révélera impraticable.

Le 20ème siècle nous a laissés de nombreuses expériences et débats à partir desquels nous devons apprendre, mais aussi avec une très grande variété de traditions prétendument socialistes ou de gauche. Certaines, comme le stalinisme, discréditent la gauche. Une organisation socialiste effective a besoin de définir le vocabulaire politique de base de la gauche pour rétablir la définition claire, la signification de mots tels que « socialisme ».

L’Alliance for Workers’ Liberty se proclame marxiste et trotskiste. Non dans le sens d’un dogme mais comme tout scientifique se tient dans la tradition d’Einstein et de Darwin.

Mais maintenant, le terme « trotskiste » est presque aussi vague que le terme « socialiste ». En pratique, nous sommes plus proches de gens qui ne se proclament pas «trotskistes » que de nombreux autres qui s’en réclament.

Nous avons besoin de rétablir quelques idées de base. La première est celle de la lutte de la classe ouvrière.

La classe ouvrière telle que Marx l’a entrevu comme l’agent clé de tout changement social progressiste, est aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire, une classe globale.

Par « classe ouvrière », nous entendons la classe de ceux qui vivent de la vente de leur force de travail, et pas seulement les travailleurs manuels ou ceux qui se s’identifient comme faisant partie de la classe ouvrière. La classe ouvrière est définie en tant que classe par ses relations avec les autres classes, la classe capitaliste qui vit de sa possession de la propriété, en dernier ressort de l’exploitation du travail salarié, et la petite bourgeoisie constituée des professions indépendantes ou libérales. La Grande-Bretagne d’aujourd’hui compte plus d’employés de bureau que d’ouvriers d’usine. Mais tous sont des travailleurs salariés.

La classe ouvrière constitue aujourd’hui plus du tiers de la population mondiale. C’est la plus grosse classe unifiée pour la première fois. A mesure que le capitalisme s’est répandu sur la planète, de nouvelles classes ouvrières, et avec elles de nouveaux mouvements ouvriers, ont surgi – en Corée du Sud, au Mexique, en Indonésie, au Nigeria, au Brésil. Aujourd’hui, il y a prés de 165 millions de syndiqués à travers le monde. Quand Karl Marx a publié le Capital en 1867, il y avait à peine 250.000 syndiqués en Grande-Bretagne, et très peu ailleurs.

L’un des gros problèmes de la gauche au 20ème siècle est que la plupart d’entre elle s’est orientée vers des forces extérieures à la lutte ouvrière pour réaliser le socialisme. Elle s’est tournée vers des bureaucrates bienveillants, des nationalistes du Tiers Monde ou, quelques fois, quiconque s’opposait au statu quo du capitalisme occidental.

Le stalinisme en URRS n’était pas un authentique socialisme en faveur de la classe ouvrière, mais une contre-révolution anti-socialiste réalisée par une bureaucratie contre la révolution ouvrière de 1917. Les autres Etats staliniens, de Cuba à la Corée du Nord, ont été créés et façonnés par des organisations hiérarchisées et militarisées, dés le départ, éloignées des travailleurs.

Le stalinisme est une version de ce que Marx appelait le « socialisme réactionnaire ». Il n’est pas meilleur et, par certains aspects, il est pire que le capitalisme du point de vue des intérêts des travailleurs. Les effets du stalinisme sur le mouvement ouvrier international – d’abord lors de sa montée et de son triomphe apparemment « socialiste », puis dans son déclin et dans sa chute, quand il a poussé les travailleurs d’Europe de l’Est et de Russie dans les bras du capitalisme occidental, qui apparaissait à ceux-ci comme préférable à ce socialisme falsifié- expliquent pour l’essentiel pourquoi la gauche socialiste se trouve aujourd’hui à un niveau historiquement aussi bas.

Il y a peu de staliniens se proclamant ouvertement comme tels à gauche. Mais nombre de ceux qui se réclament de la gauche anti-stalinienne ont eu leur vision du monde affectée par la politique anti-démocratique et anti-ouvrière du stalinisme.

L’AWL combat pour ré-instituer une politique socialiste basée sur la lutte de la classe ouvrière. Dans chaque bataille sociale ou politique, notre perspective est d’organiser le mouvement ouvrier comme un facteur indépendant, un « troisième camp » indépendant de tous les autres. Nos principales activités sont orientées vers le soutien et l’encouragement à la lutte ouvrière. Qu’est-ce que cela signifie en pratique ?

Nous nous concentrons sur le travail syndical. La grande majorité de nos membres sont actifs dans le mouvement syndical ; quand nos adhérents étudiants terminent leurs études, nous les encourageons à trouver des emplois dans l’industrie. Nous luttons pour transformer le mouvement ouvrier réellement existant, au lieu d’essayer de construire quelque chose en dehors comme tant de groupes de gauche le font.

Dans certains secteurs industriels ou entreprises, nos membres publient des bulletins ou des lettres d’informations régulièrement, comme le bulletin «Tubeworker» dans le métro londonien.

Parce que la lutte de classe est une lutte politique, nous combattons pour la création d’un parti indépendant des travailleurs et enfin pour l’établissement d’un gouvernement des travailleurs. – un gouvernement basé sur et redevable devant le mouvement ouvrier, qui mette en œuvre une politique en faveur des travailleurs comme le rétablissement des libertés syndicales et des services publics de qualité financés par l’imposition des riches.

Nous visons à promouvoir la solidarité ouvrière en Grande-Bretagne et partout dans le monde. Dans les conflits internationaux, nous prenons position à partir du point de vue de la solidarité internationale des travailleurs, au lieu de croire de façon simpliste que l’ennemi de notre ennemi –quiconque entrant en conflit avec le gouvernement britannique ou les USA- est notre ami.

Nous avons engagé une énergie considérable pour la construction de No Sweat, qui est une campagne militante contre la surexploitation partout dans le monde – de la Grande-Bretagne à Cuba et du Mexique au Vietnam.

Nous oeuvrons à la construction d’une gauche basée sur la lutte ouvrière. Mais aussi d’une gauche basée sur la démocratie conséquente et consistante. La classe ouvrière, en tant que classe, ne peut pas diriger la société sans la démocratie. Il ne peut pas y avoir d’appropriation collective de la richesse sociale sans démocratie. A Cuba et en Chine, l’Etat possède tout. Et parce qu’il n’y a pas, ou très peu, ou une fausse démocratie, la bureaucratie possède l’Etat.

Sous le régime capitaliste, la conquête d’un certain niveau de démocratie politique est possible. Mais la démocratie est constamment exclue des fondements économiques de la société. Dans l’entreprise, le capital est le souverain absolu. La lutte effective des travailleurs est impossible sans la conquête de la démocratie. Plus que toute autre classe, la classe ouvrière a besoin de droits démocratiques –pour s’organiser, pour faire grève, pour manifester, pour publier en toute liberté- si elle veut pouvoir défendre et faire avancer ses intérêts.

Les syndicats ne pourront répondre aux besoins de leurs adhérents, ne seront efficaces dans les luttes à moins qu’ils soient démocratiques. Les plus gros mouvements grévistes font toujours surgir des comités de mobilisation, des comités de grève bien plus démocratiques que les vieilles institutions syndicales ou parlementaires, rendant possible l’établissement d’un nouveau type de démocratie à l’échelle toute la société.

Nous soutenons aussi les autres luttes pour la démocratie- les luttes des femmes, des minorités opprimées, des nations opprimées- à la fois pour elles-même et en tant que partie essentielle de la construction d’un mouvement ouvrier efficace.

Nous sommes contre tout nationalisme, mais aussi pour des droits égaux pour toutes les nations –y compris le droit à l’autodétermination nationale. Quand des communautés ou des nations entrent en guerre, seul un mouvement qui cherche à unir les travailleurs des deux cotés par la lutte pour des solutions démocratiques consistantes, peut chasser le poison du nationalisme et du chauvinisme. Une approche qui, au lieu de cela, cherche à distinguer entre « bons » peuples et « mauvais » peuples ne connaîtra jamais le succès.

L’AWL est également pour des droits égaux entre les deux nations en Palestine – deux nations, deux états plutôt que la destruction d’Israël et l’édification d’un état arabe unique telles que le préconisent certains socialistes.

Pour l’AWL, le socialisme est basé sur la connexion des idées de la lutte de la classe ouvrière et de la démocratie consistante. Ces deux thèmes qui sous-tendent nos arguments et nos activités, nous distinguent d’autres groupes.

Nous différons aussi du reste de la gauche par la façon dont nous nous organisons. Nous décidons de notre politique et de nos activités par le vote majoritaire, mais nous garantissons aussi les droits des minorités dans l’organisation, et nous tenons publiquement nos débats politiques majeurs. Notre site web et notre presse sont ouverts au débat, quelque chose qui est virtuellement unique dans la gauche britannique. Nous croyons que sans de telles normes et de telles structures démocratiques, l’unité de la gauche est irréalisable.

Tout socialiste intéressé par nos idées peut aisément nous tester : on peut assister à nos réunions publiques, à nos cours de formation, on peut discuter avec nos membres, lire nos publications, participer à nos activités dans votre ville, dans votre syndicat ou sur votre campus.

Que faisons-nous ? Jour par jour, semaine après semaine ? Nous produisons notre journal, nos bulletins d’entreprise, nos tracts, nos brochures, nos magazines, nos livres et nous allons dans les rues ou dans les entreprises, les syndicats, les groupes étudiants pour les vendre et les distribuer.

Les adhérents de l’AWL sont organisés en section – il y en a 4 sur Londres et une dans la plupart des grandes agglomérations du pays- qui se réunissent hebdomadairement pour discuter et organiser leur activité. Habituellement, elles organisent des réunions publiques ouvertes chaque mois.

Notre conception de ce que nous faisons – retravailler et ré-établir la plupart des idées socialistes de base, sur un terrain politique empoisonné par les effets et les séquelles de décennies du stalinisme- donnent un caractère central pour nous aux activités d’autoformation. Les sections de l’AWL organisent régulièrement des cycles de formation en plus de leurs réunions et débats sur les questions courantes.

Les membres de l’AWL s’organisent ensemble dans chaque syndicat afin de discuter de la meilleure façon de construire le syndicat et de se battre pour la démocratie et pour une orientation mobilisatrice au sein des syndicats. Nous travaillons avec les syndicalistes et les militants du Labour Party qui veulent construire le Comité pour la Représentation Politique des Travailleurs (Labour Representation Committee) afin de ré-instituer l’idée d’une expression ouvrière indépendante pour défier Blair.

Nous formons une organisation de militants actifs. Nous attendons de nos adhérents qu’ils soient actifs, engagés régulièrement dans des activités et des réunions chaque semaine, et non pas des « adhérents de papier » qui font quelque chose, parfois, de temps en temps. A défaut d’une telle orientation active, militante, nous croyons qu’une organisation socialiste ne peut être ni efficace ni démocratique.

Certaines personnes préfèrent rester des sympathisants, contribuant financièrement à l’AWL et s’associant à certaines de nos activités d’une façon ou d’une autre, mais sans engagement entier. Nous apprécions de telles contributions.

Vous pensez que l’on doit changer le monde ? Vous pensez que l’alternative pour laquelle nous combattons est aussi éloignée du stalinisme que du capitalisme ? Vous pensez qu’il faut s’organiser systématiquement pour que cela se réalise ? Alors, nous avons besoin de discuter ensemble !

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